Précédents séminaires

  • vendredi 17 janvier 2020, 13h-15h

 

La « Dictée à l’adulte/à l’expert » avec des publics migrants : un vecteur pour l’apprentissage du français oral et écrit.

 

Dans le cadre d’un projet sur l’accompagnement linguistique et social des migrants, une démarche dite de « dictée à l’expert » est proposée à des apprenants, en particulier à des Mineurs Non Accompagnés (MNA), peu ou pas scolarisés antérieurement. Dans la continuité des travaux portant sur la « dictée à l'adulte » avec des élèves de cycle 1 et 2 (Canut & Guillou, 2017, Canut, 2006), ou avec des personnes en situation d’illettrisme (Delefosse, 1997) ou en situation de handicap (Uzé, 1989), il s’agit de repenser l’apprentissage de l’écrit au regard de la production orale. Nous proposons d’exposer les fondements théoriques et les principes didactiques de cette activité, et de montrer son impact sur le développement des compétences linguistiques des apprenants, autrement dit comment, dans l’interaction, « l’entrainement » à la production de variantes langagières «écrivables» leur permet d’accéder au fonctionnement de l’écrit (dans sa dimension scripturale et rédactionnelle).

 

 Emmanuelle CANUT est Professeure des universités à l'Université de Lille et membre du laboratoire STL. Ses recherches portent sur les processus d’apprentissage/ acquisition du langage oral et écrit en langue première et seconde/étrangère dans une perspective théorique et méthodologique socio-interactionniste et sur les « applications » possibles de la recherche, en particulier sur le plan didactique et pédagogique. Elle mène notamment des projets de recherche, en coordination avec Juliette DELAHAIE (Professeur des universités, Université de Lille/UMR STL), sur l'accompagnement linguistique et social des réfugiés dans le département du Nord (Projet MigraComs) et sur la démarche de la dictée à l'adulte dans différents contextes.

diaporama de la présentation : MILAFI_Janv2020.pdf

 

  • jeudi 27 juin 2019, de 13h à 15h.

    Autonomiser ou discipliner? Réflexions sur la place de la langue dans l’accompagnement des personnes migrantes.

     

     Les liens entre langue et intégration sont bien connus, et ne sont pas à mettre en doute: il est certain que pour fonctionner pleinement dans la société, et notamment pour trouver un emploi digne, la maitrise de la langue du lieu est un facteur non négligeable, en particulier pour les personnes les plus vulnérables. La langue peut toutefois être considérée comme utile, nécessaire ou obligatoire, avec des conséquences très différentes sur la personne et sur la manière dont elle parvient à se projeter dans sa nouvelle société. Quelle différence, en effet, entre d’une part accompagner la personne dans la transition entre sa vie d’avant et sa vie d’aujourd’hui pour l’aider à fonctionner socialement de manière toujours plus autonome, et d’autre part lui inculquer des règles et des devoirs qui l’installeront durablement dans une identité d’étrangère redevable envers la société d’accueil? Sur la base d’observations menées ces deux dernières années dans différents contextes d’immigration (asile et/ou mobilité étudiante) en Suisse francophone, je réfléchirai à la manière dont cette distinction est fortement corrélée à l’injonction toujours plus forte, en Europe comme ailleurs, à s’approprier la langue pour pouvoir – parvenir ou avoir le droit? – de travailler et de vivre dans un nouveau pays.

     

    Anne-Christel ZEITER-GRAU est maître-assitante à l'Ecole de Français langue étrangère de l'Université de Lausanne en Suisse. Ses recherches portent sur les conditions d'accès à des pratiques sociales et langagières que la personne en situation de s'approprier une nouvelle langue en contexte migratoire parvient à s'aménager et à se voir aménager, ainsi que sur les biographies langagières. Elle investigue actuellement les dynamiques liées à l’accompagnement linguistique et à l’orientation socioprofessionnelle de jeunes migrant-e-s – demandeurs d’asile, mais également d'étudiant-e-s internationaux réfugié-e-s ou non – en Suisse francophone, en croisant les enjeux administratifs, financiers, politiques, sociaux et subjectifs auxquels ils et elles se voient confrontés, et qui influencent le rôle que joue la langue dans leur insertion socio-professionnelle.

    Anne-Christel Zeiter a publié en 2018 une monographie intitulée Dans la langue de l’autre. Se constuire en couple mixte plurilingue aux éditions ENS-Lyon.

 

  • Jeudi 11 avril 2019

Littératies en contexte professionnel : quelles problématiques, quels besoins de formation  ?

 L’évolution du travail entraine une recrudescence d’écrits et de pratiques de lecture et d’écriture à tous les niveaux de la hiérarchie sociale des entreprises y compris pour les moins qualifiés. Les recherches menées sur le langage au travail décrivent l’imbrication de ces activités de lecture-écriture dans celles mobilisées pour la réalisation des tâches de travail.

Après avoir défini ce que sont les littératies et situé les recherches dans ce champ, nous présenterons les écrits et les pratiques de lecture-écriture à partir d’exemples recueillis auprès d’employés du nettoyage. Nous aborderons également les publics des formations sous l’angle de leurs attentes, de leurs acquis et des besoins de formation. Enfin, nous proposerons des pistes pour exploiter les situations et les écrits professionnels dans la formation linguistique d’adultes à visée professionnelle.

Marie-Hélène Lachaud est chercheure rattachée au LIDILEM (Univ. Grenoble-Alpes) et consultante, spécialisée en formation d'adultes. Elle développe des travaux sur la littératie au travail et contribue à développer la démarche andragogique ECLER, dans le cadre de la formation de base des adultes.

http://www.mhlachaud.fr/

Documents à télécharger : Bibliographie.pdf, ppt présentation,

 

  • Jeudi 14 février 2019

La construction du projet professionnel des jeunes adultes allophones (16-25 ans) : A quoi et comment les préparer sur le plan langagier ?

Les moyens institutionnels donnés aux acteurs pour répondre aux besoins éducatifs du public de très jeunes adultes allophones immigrant (16-25 ans) et faciliter l’insertion socio-professionnelle, sont alloués soit dans le cadre scolaire (préparation à une qualification professionnelle en lycée), soit dans le cadre de la formation professionnelle pour adultes en organisme de formation. Les dispositifs pédagogiques ont donc le plus souvent l’objectif de préparer les jeunes à une qualification bien définie. Mais en amont de cela qu’est-ce qui est prévu pour la construction du projet professionnel lui-même ? Et à quelles compétences langagières cette étape éducative renvoie-t-elle ? Quels sont les besoins d’apprentissage pour que ces jeunes, n’ayant pas encore la maitrise de la langue française, soient à même de construire un projet professionnel ? 

Le séminaire accueillera deux présentations qui apporteront quelques réponses à ces questions.

Agnès Fortoul (coordinatrice pédagogique du projet FSE/Casnav Ressources)  et Cynthia Klapczynski (chargée de mission FESI, GIP-FCIP de Paris), co-auteures de la ressource pédagogique Questionner, Observer, Décrire - 16 ateliers pour mieux comprendre le monde du travail (Casnav de Paris, 2018) ;Elles présenteront le projet et la ressource.

Nathalie Bruyère (Directrice de SAFORE, organisme de formation, Lyon) présentera les types d’action, mais surtout les caractéristiques du public, les prescriptions de formation, les besoins langagiers et les compétences langagières auxquels sont préparés les stagiaires relevant des formations centrées sur la construction du projet professionnel.

 

  • Jeudi 25 octobre 2018

Du discours sur l’ « Autre » et de son dépassement : retour ethnographique sur les milieux de l’alphabétisation des migrants à Bruxelles

Les milieux de l’alphabétisation à Bruxelles sont emprunts d’ambiguïté. D’une part, ils représentent un lieu de rencontre interpersonnel entre enseignants euro-descendants et migrants extra occidentaux, au sein duquel des complicités sincères se nouent. Pourtant, par ailleurs, il apparaît que certains restes d’imaginaires coloniaux disqualifiants demeurent inconsciemment et fortement encore vivaces chez certains enseignants euro-descendants. Enfin, notamment au sein d’ateliers d’écriture, les migrants apprenants se révèlent porteurs de cultures, de stratégies, de savoirs et de perspectives se révélant à même, non seulement de contredire ces restes d’imaginaires coloniaux, mais, au-delà, de nous permettre de mieux penser et affronter certains défis contemporains et d’apprendre à faire monde autrement. Le décalage apparaît finalement immense entre les discours et représentations des milieux associatifs liés à l’alphabétisation sur leur public et les réalités, perspectives et complexités de ce public.

P. Jérémie Piolat, auteur de l’ouvrage « Portrait du colonialiste » (La Découverte / Les empêcheurs de penser en rond) est anthropologue, Boursier FRESH (FNRS-FRS, au sein du Laboratoire d’anthropologie prospective de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, en Belgique.

 

  • Jeudi 15 juin 2018

Accueil d’étudiants exilés au CIEF (UL2) : une expérience d’enseignement du français et d’accompagnement aux études universitaires à questionner.

L'équipe pédagogique, chargée d'un programme d'enseignement du français pour des réfugiés au sein du CIEF (Centre International d’Études Françaises, Université Lyon 2), présentera à plusieurs voix une expérience de formation linguistique pour des étudiants exilés menée depuis septembre 2017. Après une présentation du dispositif, des exemples d'actions et de pratiques pédagogiques et d'accompagnement seront exposés et discutés, notamment du point de vue des formes d'adaptation des pratiques professionnelles que ce dispositif a pu entrainer, du point de vue des contraintes institutionnelles qui se sont posées, ainsi que du point de vue des visées attribuées initialement à ce dispositif.

 

  • Jeudi 05 avril 2018

L'apprentissage du français par les femmes : récits d'expérience et modes d'appropriation.

Nous accueillerons

  • Aurélie Bruneau, docteure en sociolinguistique et didactiques des langues - membre associée de l'EA 4428 DYNADIV (université de Tours) et chargée de projets sociolinguistiques, Conseil départemental du Val-de-Marne

A partir de son expérience doctorale, réalisée dans le cadre d'une CIFRE,  au sein du Conseil départemental du Val-de-Marne, Aurélie Bruneau proposera un état des lieux et une réflexion sur la place accordée à l’appropriation du français par des femmes migrantes inscrites dans des parcours d’insertion complexes, et au sein d’un programme de formation de français langue professionnelle (secteurs des métiers d'aide à la personne), initié et soutenu par le Département, dont elle était cheffe de projet.

Ce dispositif a été le point d'appui pour mettre en exergue la  question de la place et du rôle de la langue française dans la conception intégrative des étrangers par l’Etat français mais également par les personnes migrantes elles-mêmes. Seront discutés de ces nouveaux enjeux sociolinguistiques pris dans une politique d'accueil et d'intégration de plus en plus restrictive. En regard de considérations socio-politiques, elle s'appuiera sur les récits d’expériences de femmes migrantes installées dans le Val-de-Marne depuis plus ou moins longtemps, afin d'explorer les modes d’appropriations sociolinguistiques dans des dynamiques de migrations féminines.

Sa recherche, ancrée dans les champs de la didactique des langues et de la sociolinguistique, s’est développée à partir d’une orientation épistémologique interprétative, compréhensive, informée par les points de vue herméneutiques, interrogeant tout à la fois l’histoire, l’expérience et les projections des témoins et du chercheur. 

  • Marion Huissoud-Gachet, Co-directrice de l'association lyonnaise PasserElles buissonnières, dont la mission est " de soutenir les femmes en situation d'isolement, au sortir de la maladie ou de l'exil".

Marion Huissoud-Gachet nous parlera du rapport aux langues et au français qui traverse l'activité d'accompagnement de l'association. En particulier, elle nous fera part du ou des rôles de la langue française dans l'activité d'accompagnement des femmes qui peuvent avoir des parcours de vie très différents, et donc des rapports aux langues et à leur apprentissage ausi très différents. 

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