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Précédents séminaires
La « Dictée à l’adulte/à l’expert » avec des publics migrants : un vecteur pour l’apprentissage du français oral et écrit.
Dans le cadre d’un projet sur l’accompagnement linguistique et social des migrants, une démarche dite de « dictée à l’expert » est proposée à des apprenants, en particulier à des Mineurs Non Accompagnés (MNA), peu ou pas scolarisés antérieurement. Dans la continuité des travaux portant sur la « dictée à l'adulte » avec des élèves de cycle 1 et 2 (Canut & Guillou, 2017, Canut, 2006), ou avec des personnes en situation d’illettrisme (Delefosse, 1997) ou en situation de handicap (Uzé, 1989), il s’agit de repenser l’apprentissage de l’écrit au regard de la production orale. Nous proposons d’exposer les fondements théoriques et les principes didactiques de cette activité, et de montrer son impact sur le développement des compétences linguistiques des apprenants, autrement dit comment, dans l’interaction, « l’entrainement » à la production de variantes langagières «écrivables» leur permet d’accéder au fonctionnement de l’écrit (dans sa dimension scripturale et rédactionnelle).
Emmanuelle CANUT est Professeure des universités à l'Université de Lille et membre du laboratoire STL. Ses recherches portent sur les processus d’apprentissage/ acquisition du langage oral et écrit en langue première et seconde/étrangère dans une perspective théorique et méthodologique socio-interactionniste et sur les « applications » possibles de la recherche, en particulier sur le plan didactique et pédagogique. Elle mène notamment des projets de recherche, en coordination avec Juliette DELAHAIE (Professeur des universités, Université de Lille/UMR STL), sur l'accompagnement linguistique et social des réfugiés dans le département du Nord (Projet MigraComs) et sur la démarche de la dictée à l'adulte dans différents contextes. diaporama de la présentation : MILAFI_Janv2020.pdf
Littératies en contexte professionnel : quelles problématiques, quels besoins de formation ? L’évolution du travail entraine une recrudescence d’écrits et de pratiques de lecture et d’écriture à tous les niveaux de la hiérarchie sociale des entreprises y compris pour les moins qualifiés. Les recherches menées sur le langage au travail décrivent l’imbrication de ces activités de lecture-écriture dans celles mobilisées pour la réalisation des tâches de travail. Après avoir défini ce que sont les littératies et situé les recherches dans ce champ, nous présenterons les écrits et les pratiques de lecture-écriture à partir d’exemples recueillis auprès d’employés du nettoyage. Nous aborderons également les publics des formations sous l’angle de leurs attentes, de leurs acquis et des besoins de formation. Enfin, nous proposerons des pistes pour exploiter les situations et les écrits professionnels dans la formation linguistique d’adultes à visée professionnelle. Marie-Hélène Lachaud est chercheure rattachée au LIDILEM (Univ. Grenoble-Alpes) et consultante, spécialisée en formation d'adultes. Elle développe des travaux sur la littératie au travail et contribue à développer la démarche andragogique ECLER, dans le cadre de la formation de base des adultes. Documents à télécharger : Bibliographie.pdf, ppt présentation,
La construction du projet professionnel des jeunes adultes allophones (16-25 ans) : A quoi et comment les préparer sur le plan langagier ? Les moyens institutionnels donnés aux acteurs pour répondre aux besoins éducatifs du public de très jeunes adultes allophones immigrant (16-25 ans) et faciliter l’insertion socio-professionnelle, sont alloués soit dans le cadre scolaire (préparation à une qualification professionnelle en lycée), soit dans le cadre de la formation professionnelle pour adultes en organisme de formation. Les dispositifs pédagogiques ont donc le plus souvent l’objectif de préparer les jeunes à une qualification bien définie. Mais en amont de cela qu’est-ce qui est prévu pour la construction du projet professionnel lui-même ? Et à quelles compétences langagières cette étape éducative renvoie-t-elle ? Quels sont les besoins d’apprentissage pour que ces jeunes, n’ayant pas encore la maitrise de la langue française, soient à même de construire un projet professionnel ? Le séminaire accueillera deux présentations qui apporteront quelques réponses à ces questions. Agnès Fortoul (coordinatrice pédagogique du projet FSE/Casnav Ressources) et Cynthia Klapczynski (chargée de mission FESI, GIP-FCIP de Paris), co-auteures de la ressource pédagogique Questionner, Observer, Décrire - 16 ateliers pour mieux comprendre le monde du travail (Casnav de Paris, 2018) ;Elles présenteront le projet et la ressource. Nathalie Bruyère (Directrice de SAFORE, organisme de formation, Lyon) présentera les types d’action, mais surtout les caractéristiques du public, les prescriptions de formation, les besoins langagiers et les compétences langagières auxquels sont préparés les stagiaires relevant des formations centrées sur la construction du projet professionnel.
Du discours sur l’ « Autre » et de son dépassement : retour ethnographique sur les milieux de l’alphabétisation des migrants à Bruxelles Les milieux de l’alphabétisation à Bruxelles sont emprunts d’ambiguïté. D’une part, ils représentent un lieu de rencontre interpersonnel entre enseignants euro-descendants et migrants extra occidentaux, au sein duquel des complicités sincères se nouent. Pourtant, par ailleurs, il apparaît que certains restes d’imaginaires coloniaux disqualifiants demeurent inconsciemment et fortement encore vivaces chez certains enseignants euro-descendants. Enfin, notamment au sein d’ateliers d’écriture, les migrants apprenants se révèlent porteurs de cultures, de stratégies, de savoirs et de perspectives se révélant à même, non seulement de contredire ces restes d’imaginaires coloniaux, mais, au-delà, de nous permettre de mieux penser et affronter certains défis contemporains et d’apprendre à faire monde autrement. Le décalage apparaît finalement immense entre les discours et représentations des milieux associatifs liés à l’alphabétisation sur leur public et les réalités, perspectives et complexités de ce public. P. Jérémie Piolat, auteur de l’ouvrage « Portrait du colonialiste » (La Découverte / Les empêcheurs de penser en rond) est anthropologue, Boursier FRESH (FNRS-FRS, au sein du Laboratoire d’anthropologie prospective de l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve, en Belgique.
Accueil d’étudiants exilés au CIEF (UL2) : une expérience d’enseignement du français et d’accompagnement aux études universitaires à questionner. L'équipe pédagogique, chargée d'un programme d'enseignement du français pour des réfugiés au sein du CIEF (Centre International d’Études Françaises, Université Lyon 2), présentera à plusieurs voix une expérience de formation linguistique pour des étudiants exilés menée depuis septembre 2017. Après une présentation du dispositif, des exemples d'actions et de pratiques pédagogiques et d'accompagnement seront exposés et discutés, notamment du point de vue des formes d'adaptation des pratiques professionnelles que ce dispositif a pu entrainer, du point de vue des contraintes institutionnelles qui se sont posées, ainsi que du point de vue des visées attribuées initialement à ce dispositif.
L'apprentissage du français par les femmes : récits d'expérience et modes d'appropriation. Nous accueillerons
A partir de son expérience doctorale, réalisée dans le cadre d'une CIFRE, au sein du Conseil départemental du Val-de-Marne, Aurélie Bruneau proposera un état des lieux et une réflexion sur la place accordée à l’appropriation du français par des femmes migrantes inscrites dans des parcours d’insertion complexes, et au sein d’un programme de formation de français langue professionnelle (secteurs des métiers d'aide à la personne), initié et soutenu par le Département, dont elle était cheffe de projet. Ce dispositif a été le point d'appui pour mettre en exergue la question de la place et du rôle de la langue française dans la conception intégrative des étrangers par l’Etat français mais également par les personnes migrantes elles-mêmes. Seront discutés de ces nouveaux enjeux sociolinguistiques pris dans une politique d'accueil et d'intégration de plus en plus restrictive. En regard de considérations socio-politiques, elle s'appuiera sur les récits d’expériences de femmes migrantes installées dans le Val-de-Marne depuis plus ou moins longtemps, afin d'explorer les modes d’appropriations sociolinguistiques dans des dynamiques de migrations féminines. Sa recherche, ancrée dans les champs de la didactique des langues et de la sociolinguistique, s’est développée à partir d’une orientation épistémologique interprétative, compréhensive, informée par les points de vue herméneutiques, interrogeant tout à la fois l’histoire, l’expérience et les projections des témoins et du chercheur.
Marion Huissoud-Gachet nous parlera du rapport aux langues et au français qui traverse l'activité d'accompagnement de l'association. En particulier, elle nous fera part du ou des rôles de la langue française dans l'activité d'accompagnement des femmes qui peuvent avoir des parcours de vie très différents, et donc des rapports aux langues et à leur apprentissage ausi très différents. |
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